Le rapport de la Commission d’enquête parlementaire sur « les modalités du contrôle par l'État et de la prévention des violences dans les établissementsscolaires » a été rendu public le mercredi 2 juillet 2025.
Il suscite des réactions et des questions légitimes. Aussi ai-je souhaité, à la veille de cette fin d’année scolaire, vous apporter quelques éléments d’éclairage.
Ma position n’a jamais varié : seule la protection des jeunes doit guider nos choix. Jamais la défense de « l’institution » ne doit l’emporter. Ma préoccupation majeure c’est que cela s’inscrive dans le temps. Il ne faut jamais baisser la garde.
Ayons avant tout une attention soutenue aux victimes. Nous avons collectivement pu prendre conscience de la réalité des violences au sein du monde éducatif. Toutes les occasions doivent être saisies pour les reconnaître et faire reconnaître la réalité de ces violences. Que les victimes puissent parler et qu’elles puissent être entendues était essentiel. De ce point de vue, il ne faut pas en douter, la Commission d’enquête aura été utile.
Ces témoignages nous obligent vis-à-vis du passé, du présent et de l’avenir.
La commission d’enquête a ainsi formulé 50 recommandations, très hétérogènes.
Nombre d’entre elles sont dignes d’intérêt. Elles concernent l’ensemble du monde éducatif, et plus globalement l’ensemble des acteurs ayant une charge liée à la protection des élèves. Certaines rejoignent les actions déjà engagées dans le réseau de l’enseignement catholique. D’autres ne sont pas acceptables en l’état.
Au regard de la gravité du sujet, ces recommandations nécessiteront un travail d’approfondissement, dans un esprit apaisé, sans instrumentalisation, sans parti pris idéologique.
Nous avons une boussole : là où certains veulent prendre le risque de créer des clivages qui n’ont pas lieu d’être, nous faisons le choix de l’esprit de concorde.
L’enseignement catholique prendra toute sa part pour que l’ensemble de la société puisse progresser, et que ce « plus jamais ça » que nous appelons tous de nos vœux devienne enfin une réalité.
L’enseignement catholique d’aujourd’hui n’est ni sourd, ni aveugle, ni inactif. Nous ne protégeons personne, si ce n’est les enfants.
C’est le sens des annonces que j’ai pu faire il y a quelques semaines sur le devoir d’inventaire, le contrôle des internats ou encore sur la formation.
Sans ambiguïté, je redis l’importance pour nos établissements des contrôles de l’État, conformes à la loi Debré. On en parle beaucoup en « quantité » (« il n’y en pas assez »..., c’est-ou c’était- vrai !) Mais j’attends qu’on en parle en « qualité ». La clarification sur le périmètre des contrôles, recommandée par la Commission, est pertinente et nécessaire ; nous souhaitons aussi qu’elle permette de promouvoir une déontologie de l’inspection.
Nous sommes attachés à la diversité qui est une richesse. Diversité des projets d’établissements, diversité des propositions éducatives, et donc diversité aussi entre l’enseignement privé et l’enseignement public. Mais il nous incombe de savoir rendre nos spécificités, d’expliquer comment et pourquoi cette richesse est une diversité pour le monde éducatif.
Elle est la meilleure réponse à ceux qui, malgré tout, et quoi qu’ils en disent, voudraient présenter l’enseignement catholique comme un système de violences généralisées, une structure d’omerta, répugnant à toute forme de contrôle et de transparence. Je ne peux pas laisser dire cela. Nous sommes attachés à notre caractère propre, mais nous sommes à l’écoute et ouvert aux recommandations des pouvoirs publics pour renforcer la culture du contrôle et de la vigilance qui doit être partagé par tous.
Je connais votre sens des responsabilités, votre passion éducative, et votre volonté d’associer loyalement vos établissements au service public de l’éducation.
Je vous sais fidèlement consacrés à la tâche éducative, et déjà prêts pour la rentrée prochaine.
En quittant tout prochainement mes fonctions de Secrétaire général, et en les transmettant à Guillaume PREVOST, je m’en vais avec la joie d’avoir porté avec vous l’exigence, toujours à conforter, d’un enseignement catholique fidèle à son projet éducatif, au service des jeunes.